Nous l'avons longé en autocar, mais certains ont souhaité y revenir avec nous pendant leur quartier libre...cet ensemble de 2711 stèles de granit noir, de taille et d'inclinaison variées, installées, selon les plans de l'architecte new-yorkais Peter Eisenman, entre la porte de Brandebourg et Potsdamer Platz, sur le possible emplacement du bunker d'Hitler, rend hommage à la mémoire des juifs d'Europe assassinés par la barbarie nazie (Denkmal für die ermordeten Juden Europas). Après de longues hésitations et des scandales, ce monument d'importance existe donc depuis 2005. Il ressemble à un cimetière immense, une vague de béton gris, ouvert en permanence, accessible par tous ses côtés. Cet alignement strict, bien qu'irrégulier, de stèles peut traduire, pour le promeneur qui se perd entre les allées étroites, aussi bien l'isolement que la peur, le tourment de toutes ces destinées individuelles broyées par le système nazi, un système rationalisé et froid, la logique de la folie...l'esthétique du mémorial a d'ailleurs donné lieu à un petit débat, entre quelques profs et élèves, sur la représentation que les historiens avaient de la logique nazie : il semblerait que le processus d'extermination des juifs décidé par les hauts-dignitaires nazis ait été beaucoup plus empirique que ne le laissent croire les déportations massives et régulières et l'organisation des camps...un moment de réflexion bien intéressant donc après l'émotion de la visite...
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